Le statut de tatoueur, au cœur du débat

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Samedi, 2 Août 2014

Le statut de tatoueur, au cœur du débat

 

Deux grands noms du tatouage, deux visions du statut de tatoueur.

Tandis que le festival se termine, une question reste en suspens, et fait couler beaucoup d'encre au sein de la profession. C'est celle du statut de tatoueur.

La reconnaissance d'un statut est un combat mené de front par deux pionniers du tatouage : D'un côté, Stéphane Chaudesaigues, organisateur de la convention de Chaudes-Aigues, et président de l'association Tatouage et Partage, milite pour la reconnaissance d'un statut d'artisan tatoueur.

Pour l'heure, les tatoueurs sont pour la plupart inscrits sous le régime d'auto-entrepreneur ou bien en profession libérale : « Quand je me suis présenté à l'Urssaf la première fois, ils ne savaient même pas quel code m'attribuer » déplore Pascal, tatoueur à Marseille.

« Aujourd'hui, on n'existe pas professionnellement et au niveau de la protection ça pose un problème.

En cas de réaction avec un pigment, on n'a pas moyen de se retourner. Obtenir un statut c'est la possibilité d'obtenir une protection », souligne Stéphane Chaudesaigues.

Pour obtenir cette légitimité, Stéphane réfléchit à l'idée d'une formation d'État en deux ans pour apprendre le métier. À l'issue de ces deux ans en alternance, le titulaire du diplôme pourrait exercer.

Apprentissage ou formation.

Selon la tradition, un jeune talent désireux de percer dans le métier doit se former directement dans les shops (boutiques de tatouage). Ensuite, il observe son mentor pendant plusieurs mois qui lui enseigne tous les gestes.

Du moment qu'il effectue un stage à l'hygiène, il peut devenir tatoueur.

Pour Pascal, le CAP risquerait « d'ouvrir les portes à ceux qui n'ont pas la qualité ou l'envie artistique. J'ai rencontré beaucoup de gens qui voudraient faire du tatouage seulement pour bien gagner leur vie, qui ont juste envie de changer de style de vie et se faire plaisir sans trop s'embêter. Du coup, j'ai peur que certains prétendent à un statut de tatoueur assez facilement. ».

De son côté, Tin-Tin, organisateur de la convention de la Grande Halle à La Villette, et président du Syndicat National des Artistes Tatoueurs (SNAT) milite pour un statut d'artiste tatoueur dans l'espoir d'assimiler au tatouage la notion de droit de propriété artistique.

Une vision différente qui considère le tatouage comme une oeuvre.

Greg, tatoueur chez art d corps à Limoges, pense que la formation proposée par Stéphane pourrait bien « faire avancer leur combat pour obtenir un statut ». En revanche, « des questions restent en suspens » comme « la manière dont serait jugé le travail des élèves, ou le contenu des cours. »

Aurore Cros

 

 

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