Klaim et Niko des tatoueurs résolument tourné vers l’artistique

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Samedi, 6 Avril 2013

Leurs tempéraments antagonistes se combinent parfaitement sur l’épiderme de leurs clients, toujours plus nombreux. On vient désormais de toute l’Europe pour se faire tatouer chez Street Art Tattoo et la fréquentation touristique de Franconville risque de prendre son envol.

Klaim et Niko, un duo à suivre.

Franconville, un drôle de lieu pour y installer son salon de tatouage ? Cette banlieue résidentielle n’abrite pourtant pas seulement le géant IKEA. Depuis trois ans, Klaim et Niko ont ouvert à Franconville Street Tattoo, un shop à part, loin du cliché du petit studio isolé ne proposant que du flash. Parce que, précisément, Klaim et Niko ont horreur des tatouages sur catalogue et proposent à leurs clients des créations originales et artistiques… Des jeunes qui montent, donc, suffisamment du moins pour avoir tapé dans l’œil de Stéphane Chaudesaigues. Le tatoueur réaliste a en effet convié l’équipe de Street Tattoo à son grand rendez-vous estival, le Festival International du Tatouage de Chaudes-Aigues, qui aura lieu les 5, 6 et 7 juillet prochains. Et Klaim et Niko risquent bien de se montrer à la hauteur de l’extraordinaire palette d’artistes réunie dans le Cantal.

Des tatoueurs résolument tourné vers l’artistique

La pub et le tatouage à la chaîne : deux expériences fédératrices pour Klaim et Niko qui, revenus à leurs yeux de l’enfer, ont voulu proposer avec Street Tattoo un salon aux antipodes de ces deux mondes-là. Pas d’erreur donc : Street Tattoo n’est pas un street shop, mais le nom du studio a été choisi en hommage à l’un des amours de jeunesses des deux artistes : le graff et l’art urbain en général. Pas de lettrages, pas de catalogue ou de tribal, Klaim et Niko ont choisi de déployer une offre exclusivement artistique, et tant pis si ça ne marche pas. Depuis trois ans qu’ils se sont installés dans la banlieue Nord pour rester près de Paris sans se ruiner, Klaim et Niko n’ont pas infléchi leur idée initiale. Les deux hommes, qui se sont rencontrés dans un shop où le tattoo se consommait par rouleaux, ont heureusement pu compter sur leur talent indéniable pour attirer la clientèle et se faire un nom composé. Nom composé car les deux artistes fonctionnent en osmose totale : ils imaginent, dessinent et tatouent même parfois ensemble. Une symbiose qui tire leur art vers le haut et engendre des combinaisons alléchantes, surprenantes, magnifiques : ultra-réalisme, aquarelle, tatouage graphique, tout s’entremêle dans une harmonie troublante et profondément novatrice.

Cette maîtrise est aussi le fruit de leur travail conjoint, de ce double regard qu’ils apposent sur leur création qui leur permet d’avancer. Dans le calme, pour Klaim, dans la fougue pour Niko. Mais leurs tempéraments antagonistes se combinent parfaitement sur l’épiderme de leurs clients, toujours plus nombreux. On vient désormais de toute l’Europe pour se faire tatouer chez Street Tattoo et la fréquentation touristique de Franconville risque de prendre son envol.

Une idée brillante : la grosse pièce gratuite

Pour se faire connaître, les deux compères n’ont pas lésiné sur les moyens. Leur idée, géniale, fait état du désintérêt qu’ils ont pour le gain facile : chaque mois, Klaim et Niko font gagner une grosse pièce gratuite à un heureux client.

Forcément, ça fédère et permet aux deux artistes de montrer l’étendue de leur talent. Un talent qui commence à faire parler de lui puisque Street Tattoo commence à faire son bonhomme de chemin dans le milieu des conventions : après avoir raflé pas mal de prix à Montpellier, ils étaient invités au Mondial du Tatouage et feront une guest à Perpignan chez Belly Button en décembre.